L'égalitarisme à l'épreuve des véganes: La question de la nature - Université Paris Viii Vincennes - Saint-Denis
Le
De 18h00 à 21h00
Université Paris Viii Vincennes - Saint-Denis
2 Rue De La Liberté
93200
Saint-Denis
L'égalitarisme à l'épreuve des véganes
2. La question de la nature
« Manger de la viande, c’est naturel » ; « Entre l'humain et l'animal, il y a une différence de nature » ; « Tuer pour vivre, c’est la nature »… L’appel à la nature est fréquemment utilisé pour justifier l’élevage et l’abattage d’animaux non humains. D’après Melanie Joy, il s’agit même d’un des trois arguments les plus récurrents des consommateur•ice•s de viande. Ce recours à l’idée d’une Nature légitimant l’oppression n’est pas exclusif à l’ordre spéciste : les féministes de la deuxième moitié du XXe siècle dénonçaient déjà une tendance à justifier les inégalités de genre par une différence des sexes prétendue naturelle et fondamentale. L’appel à la nature est courant dans les discours qui défendent les hiérarchies sociales quelles qu’elles soient.
La naturalité de l’ordre spéciste est particulièrement peu questionnée. La différence « de nature » entre humain•e•s et animaux semble évidente pour (presque) tout le monde : les animaux sont des êtres naturels, régis par des lois de la physique et de la biologie ; nous sommes des individus sociaux qui suivent des règles instituées. Mais en même temps, nous revendiquons un instinct de chasseur, voire de carnivore, qui nous pousserait à consommer de la chair animale, et nous réclamons du lion pourchassant la gazelle… En fait, les dominant•e•s se prétendent affranchi•e•s de la Nature, sauf quand il s’agit de légitimer leur domination, qui tout à coup devient elle aussi naturelle, donc intangible, éternelle, incontestable. C’est là le paradoxe central du naturalisme ; l’étudier permet de questionner l’idée selon laquelle « le naturel » serait un argument valable en matière d’éthique et de politique.
Nina Capmas est diplômée d'un master en Philosophie sociale et politique à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, et actuellement Masterante en Études sur le genre à l’université Paris 8 Saint-Denis.
La conférence sera suivie d’un débat, puis d’une discussion informelle autour d’un buffet de nourriture végane.
2. La question de la nature
« Manger de la viande, c’est naturel » ; « Entre l'humain et l'animal, il y a une différence de nature » ; « Tuer pour vivre, c’est la nature »… L’appel à la nature est fréquemment utilisé pour justifier l’élevage et l’abattage d’animaux non humains. D’après Melanie Joy, il s’agit même d’un des trois arguments les plus récurrents des consommateur•ice•s de viande. Ce recours à l’idée d’une Nature légitimant l’oppression n’est pas exclusif à l’ordre spéciste : les féministes de la deuxième moitié du XXe siècle dénonçaient déjà une tendance à justifier les inégalités de genre par une différence des sexes prétendue naturelle et fondamentale. L’appel à la nature est courant dans les discours qui défendent les hiérarchies sociales quelles qu’elles soient.
La naturalité de l’ordre spéciste est particulièrement peu questionnée. La différence « de nature » entre humain•e•s et animaux semble évidente pour (presque) tout le monde : les animaux sont des êtres naturels, régis par des lois de la physique et de la biologie ; nous sommes des individus sociaux qui suivent des règles instituées. Mais en même temps, nous revendiquons un instinct de chasseur, voire de carnivore, qui nous pousserait à consommer de la chair animale, et nous réclamons du lion pourchassant la gazelle… En fait, les dominant•e•s se prétendent affranchi•e•s de la Nature, sauf quand il s’agit de légitimer leur domination, qui tout à coup devient elle aussi naturelle, donc intangible, éternelle, incontestable. C’est là le paradoxe central du naturalisme ; l’étudier permet de questionner l’idée selon laquelle « le naturel » serait un argument valable en matière d’éthique et de politique.
Nina Capmas est diplômée d'un master en Philosophie sociale et politique à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, et actuellement Masterante en Études sur le genre à l’université Paris 8 Saint-Denis.
La conférence sera suivie d’un débat, puis d’une discussion informelle autour d’un buffet de nourriture végane.
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